Nous vivons dans une société qui est très exigeante, qui met en avant la performance
Nous sommes dans une société où l’on se compare, où l’on se juge et du coup pour maintenir un équilibre de confiance et d’estime de soi, on a besoin de se sentir uni aux autres, on a besoin de reconnaissance, de se sentir apprécié et accepté par le groupe, on a besoin de sentir que nous ne sommes pas rejetés ni par le système, ni que nous sommes rejeté par l’autre.
En bref, on pense devoir montrer une belle image de nous en permanence.
Pour éviter le risque d’être rejeté dans leur relation ou de ne pas être intégrés correctement dans cette société, Il y a des gens qui vont développer une stratégie relationnelle inconsciente, que l’on appelle la dépendance affective.
D’ailleurs j’aime beaucoup la réflexion de Guy Corneau qui dit que l’hymne des dépendants affectifs c’est la chanson de Jacques Brel Ne me Quitte pas…
On va voir ensemble tout au long de ce dossier, ce qu’est la dépendance affective, comment elle se met en place, pourquoi on se retrouve avec des gens qui sont en dépendance affective… et surtout, comment en prendre conscience et comment ne plus la subir.
Si vous voulez savoir quel est votre niveau de dépendances affectives, faites le test
La dépendance affective, qu’est-ce que c’est..?
Déjà, en parlant de dépendance, on parle d’addiction.
Soyons clair.
Et effectivement la dépendance affective c’est très sérieux.
Ça peut devenir pathologique et agir comme une drogue.
On va utiliser l’autre comme on prend une cigarette ou un verre d’alcool.
Il faut avoir en tête aussi que c’est un mécanisme totalement inconscient, dont on ne se rend pas compte, et qui produit une véritable souffrance de part et d’autre.
C’est silencieux pour la personne qui en souffre. L’autre le perçoit et le subit, mais la personne qui est en dépendance n’en a pas conscience.
Donc c’est une souffrance tant pour la personne qui vit avec cette dépendance que pour la personne qui reçoit cette dépendance.
- La dépendance affective, quelle que soit sa forme, est toujours liée à des peurs, qui sont reliées à des blessures :
peur de l’abandon,
peur du rejet,
peur d’être manipulé ou utilisé,
peur d’être enfermé dans une relation, et au fond de tout ça,
la peur de ne pas être aimé et de ne pas pouvoir s’aimer soi-même.
La dépendance affective peut se mettre en place de plusieurs façons, et il faut comprendre que ce sont vraiment des stratégies de survie qui sont élaborées par le mental.
On va retrouver ce mécanisme dans la relation amoureuse et le couple, mais aussi dans la famille et dans le travail, avec des gens qui vont entretenir une véritable dépendance au travail.
Les formes de Dépendances Affectives
- Il y 4 principales formes de dépendances affectives, et il y en a 3 qui sont des extrêmes :
la dépendance,
La co-dépendance
Et la contre-dépendance …
Et une forme qui reste équilibrée et recommandée
l’interdépendance
Comme tout ce dont nous parlons ensemble ici, la problématique arrive lorsqu’il y a un déséquilibre émotionnel et que ça nous fait souffrir
D’abord, il y a la dépendance.
À la base, avoir une dépendance, c’est normal, c’est un lien que tout le monde connaît et c’est un lien qui rassemble, car nous sommes des animaux sociaux et nous sommes tous interdépendants.
On a besoin les uns des autres.
Nous sommes dépendants de l’air, de la nourriture, et de l’amour à travers la reconnaissance de chacun.
On vit en mode “société” et on a besoin de liens et d’interactions pour que cette société fonctionne.
Donc nous avons tous une dépendance relationnelle, affective, avec quelqu’un.
C’est absolument nécessaire pour se développer et être en équilibre.
L’idée au fond, c’est de pouvoir éviter de dire ” j’ai besoin de toi..” , sous entendu ” j’ai besoin que tu sois là sinon je meurs…”
Non, en théorie quand on est bien construit émotionnellement, on sait qu’on est complet par nous-mêmes et qu’on a pas “besoin” de l’autre pour exister.
Et les psy arrêtez de nous bourrer le mou avec cet extrême du genre ” je dois pas avoir besoin, c’est moi que je dois aimer d’abord, parce que je suis déjà complet, donc j’ai pas besoin de toi…” , donc oui on doit savoir être émotionnellement autonome, c’est vrai, et oui, aussi, on a besoin les uns des autres. De façon équilibrée.
Avant de devenir adulte et indépendant, on est en dépendance de nos parents qui vont nous nourrir par exemple, et qui vont nous apporter de l’amour.
Si on est bien nourri et aimé par nos parents, tout va bien, sinon des carences vont s’installer.
Cette relation affective, et l’équilibre émotionnel qu’on a pu vivre avec nos parents, est fondamentale dès notre enfance.
On a besoin d’une période qui va nous permettre de construire une relation de confiance avec nos parents.
Et si cette période n’a pas pû être vécue correctement, on va installer très tôt un manque émotionnel : c’est le manque d’estime et de confiance en soi, c’est une angoisse qui va nous poursuivre dans notre vie adulte.
Et le terme angoisse n’est pas usurpé, c’est une vraie panique pour certains.
Par exemple, si les parents ont été trop présents, je n’ai pas pu découvrir le monde par moi-même, j’ai toujours eu mes parents derrière moi pour me dire ” attention, fais pas ci, fait pas ça…”
En tant qu’adulte je deviens complètement perdu sans mes parents, et vous comprenez qu’on développe une véritable peur existentielle à découvrir le monde en étant seul.
C’est comme ça que beaucoup d’adultes manquent de confiance et tombent dans la dépendance affective.
En grandissant, on va souvent chercher à combler ce manque émotionnel, on va chercher à ne pas vouloir vivre cette impression de solitude, d’abandon, on va chercher à s’occuper pour exister.
Car la plus grande angoisse du dépendant affectif est de ne pas exister, de ne pas être reconnu, de ne pas plaire, de ne pas être aimé.
Et c’est une vraie souffrance. J’insiste là-dessus, ne croyez pas que la dépendance est une partie de plaisir, quelle que soit sa forme, ce n’est pas confortable du tout!
C’est important d’en avoir la notion lorsque l’on est confronté à un dépendant affectif au quotidien par exemple.
Donc pour ne pas vivre cette souffrance, on va utiliser un complément qui va nous combler, qui va remplir notre impression de manque comme on remplit un réservoir d’essence pour que la voiture fonctionne.
On va utiliser nos relations à l’autre, ou de la nourriture, de l’alcool ou de la drogue, ou du sexe, ou du travail, ou du sport de façon compulsive, pour vraiment ne pas avoir l’impression d’être vide et inexistant.
Il y a les personnes qui vont avoir l’illusion que la présence de l’autre, l’amour et l’autorisation de l’autre sont indispensables pour qu’ils puissent exister.
Ils pensent qu’ils doivent rendre service, ou être au service, souvent de façon immédiate, en abandonnant ce qu’ils sont en train de faire, pour donner une image de quelqu’un de compétent, de disponible, de serviable, d’utile et d’intéressant…
On va trouver chez les dépendants affectifs beaucoup de perfectionnistes. Des gens qui vont tout faire pour refuser l’humiliation ou la honte.
Ils vont vouloir être le partenaire parfait, le parent parfait, avoir une maison toujours bien rangée.
Il souffrent, mais il veulent tout assumer et faire croire au monde que tout va bien…
Ils ont l’impression qu’ils doivent être parfaits pour être aimés.
Le paradoxe c’est qu’en répondant systématiquement à l’autre pour éviter l’humiliation, ils ne se rendent pas compte qu’ils en oublient le respect qu’ils doivent d’abord avoir pour eux-mêmes…
Parce que c’est quand on ressent ce vide profond de soi-même, quand on a cette impression de ne pas être aimé, ni utile, ni intéressant pour l’autre, qu’on est pris d’une angoisse qui nous panique, et qu’on va utiliser ce besoin vital de l’autre, cette dépendance à l’autre, comme une stratégie pour vraiment se sentir utile et vivant, et ne plus avoir cette sensation de mourir.
Ça ce sont les personnes qui sont en dépendance affective.
Et cette dépendance comme je vous le disais plus haut, certains vont la développer au travail.
Parce que le monde du travail c’est un endroit fabuleux pour se mettre en avant, pour rendre service, pour faire en sorte de briller et de se faire remarquer, pour montrer qu’on travaille beaucoup, pour se dépenser sans compter, montrer qu’on travaille vite, qu’on travaille bien, qu’on peut se rendre indispensable ou provoquer le manque en n’étant jamais joignable, et le boulot c’est aussi un endroit fabuleux pour obtenir des récompenses, et se faire aimer ou en tout cas attirer l’attention.
Et c’est aussi un merveilleux moyen d’échapper à son conjoint ou à sa famille, de ne pas être confronté aux conflits ou à ce que je ne veux pas voir.
Parce que le dépendant affectif n’ aime pas du tout le conflit, car il a trop peur de ne pas être aimé à cause du conflit…
Et puis il y a la contre-dépendance…
Ah la contre-dépendance….
Ça c’est intéressant parce que, en fait, on a l’impression d’être avec des gens pour qui tout va bien, et qui sont équilibrés…
Et bien pas du tout !
C’est l’extrême opposé.
Ce sont les gens qui vont dire ” j’ai besoin de personne “
Et qui vont se couper des autres, car ils sont persuadés que c’est la meilleure façon de ne pas être touché et abîmé par les émotions qu’ils pourraient avoir.
Et ils peuvent vouloir s’isoler au point de ne pas demander d’aide quand ils sont malades…
Ce sont des personnes qui vont souvent avoir tendance à ne pas vouloir s’engager.
Parce que pour eux c’est un danger, ou une contrainte.
On identifie de plus en plus ce type de comportement.
Pas impossible que ce soit en lien avec notre société connectée, et son côté virtuel.
C’est facile d’avoir aujourd’hui des relations à distance, et même le plaisir du sexe à distance, sans les contraintes de l’autre.
Ca semble répondre parfaitement au besoin des gens en contre-dépendance
Se couper des autres, c’est pour eux une façon de ne pas être touché par les sentiments, et ça peut être une façon pour eux de respecter inconsciemment ce qu’ils ont appris de l’amour difficile leur parent.
Ils peuvent aussi avoir la croyance qu’être heureux ou avoir du plaisir avec une relation n’est pas l’idéal.
Ils ont envie d’être en relation, mais il n’ont surtout pas envie d’en avoir ce qu’ils pensent être des inconvénients.
Ils deviennent dépendants du respect qu’ils doivent à leur parent. Et ils s’interdisent d’entrer en relation.
Ce ne sont pas des gens qui ont forcément un problème de sociabilité, ils savent être sympas, souriants, mais ils ont vraiment peur d’être dépassés par la présence de l’autre et par les sentiments que la relation pourrait déclencher.
Ils craignent que l’autre puisse les abandonner, leur faire mal émotionnellement , les manipuler par exemple.
Ils peuvent avoir peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir répondre à la demande de l’autre, ne pas être légitime, avoir peur de blesser ou d’être blessé eux-mêmes, et donc ils préfèrent fuir avant de souffrir ou avant d’être déçus.
Ils se persuadent qu’ils n’ont besoin de personne. Pour ne pas ressentir le manque de l’autre et éviter la peur de l’attachement.
En fait, il sont pris au piège de leurs propres états affectifs, et ils en deviennent dépendants.
Les gens en contre-dépendance vous diront qu’ils ont besoin de s’occuper d’eux-mêmes, de leurs projets, et qu’une relation n’est pas importante ou pas possible.
Ils sont souvent très exigeants, ce qui leur permet d’avoir des arguments qui justifient qu’ils n’ont pas de relations durables.
Soit parce qu’ils ont fait ce qu’il fallait pour que l’autre ne le supporte pas et qu’il s’en aille, soit en disant que l’autre ne peut pas répondre à leurs besoins, car il n’est pas assez ceci ou pas assez cela.
Pourtant, ils ont des relations avec des gens qui peuvent être plein d’amour pour eux, de façon bienveillante et libre, mais ils trouveront toujours à redire, de façon à pouvoir éviter une relation durable ou intime.
Ils vont enfiler une armure qui est censée les protéger, et ils s’isolent émotionnellement.
Sauf que cette armure va surtout les enfermer.
Le pire pour eux, c’est qu’ils sont persuadés que leur stratégie est parfaite et équilibrée.
Alors que c’est surtout un mécanisme mis en place pour ne pas être confronté à leur propre vulnérabilité.
Ils pensent qu’en laissant vivre des émotions, ils seront faibles.
Ils se battent entre leur désir d’aimer et d’être aimé, et leur peur d’être enfermé dans la relation, donc la défense de ce qu’ils pensent être leur liberté.
Donc surtout ne pas montrer de la tendresse ou pire, de l’amour.
Et tout ça bien sûr je le rappelle, est basé sur des peurs, donc sur des illusions, ce sont juste des films, des scénarios que je m’invente.
Et ça je pourrais vous en parler pendant des heures, je l’ai vécu et je le connais par cœur.
À un moment de ma vie, je me suis isolé émotionnellement, en pensant éloigner la souffrance que j’aurais pu avoir si je tombais amoureux.
Sauf que je me suis enfermé, et que j’ai foiré la relation avec la femme que j’aime encore énormément.
Donc les personnes en contre-dépendance, ce sont très souvent des personnes qui ont subi un fort traumatisme étant enfant, une blessure qu’ils veulent fuir à tout prix.
Et les personnes en contre-dépendance peuvent être inconsciemment terriblement dures et blessantes pour leur entourage.
Et puis il y a la co-dépendance…
La personne a besoin que l’autre ait besoin de lui…
Genre ” grâce à moi tu vas grandir, si je ne suis pas là ce sera beaucoup moins bien, tu ne pourras pas le faire sans moi…”
Au fond, c’est surtout ce que je veux me faire croire à moi-même.
J’exprime ma peur de me retrouver seul en faisant croire à l’autre qu’il a absolument besoin de moi…
Je vais mettre en place une stratégie inconsciente qui va rendre l’autre dépendant de moi.
Je peux me placer en “protecteur “, avec mon physique, mon statut social ou mon intelligence, et je vais moi-même devenir dépendant de mon utilité à l’autre, parce que ça me comble totalement.
Je peux même dire que j’y trouve une jouissance.
Sauf que ce dont ils n’ont pas conscience, c’est qu’en se plaçant comme “protecteur” ils veulent surtout se mettre eux-mêmes en valeur, mettre l’autre en dépendance de leur protection, et exercer un contrôle sur l’autre.
Et là on entre dans un mécanisme où chacun va constamment avoir besoin l’un de l’autre…
Et avec cette logique, je dépends de ce que l’autre dépende de moi, je dépends de la dépendance de l’autre.
Et si on me retire cet autre avec qui je suis lié par la dépendance, alors je peux avoir l’impression de ne plus être en sécurité, de ne plus avoir de valeur ou d’utilité, et de tomber sans pouvoir m’arrêter.
La perversité de la chose c’est que l’un va alimenter son estime et se rassurer, utiliser l’autre pour se protéger et se rassurer, alors que l’autre au bout d’un moment va subir la relation, se sentir étouffer, car elle ne se sentira plus protégée mais plutôt contrôlée en permanence…
Le co-dépendant va être capable de repérer et de choisir une personne auprès de qui il aura du plaisir, mais aussi auprès de qui il va avoir le plaisir de pouvoir être malveillant, de pouvoir attaquer, se moquer ou humilier une personne avec qui il sait qu’il a une emprise.
Je sais que c’est auprès de lui que ça marche, et pas avec celui d’à côté, donc je vais développer ma dépendance inconsciente auprès de celui dont je suis persuadé que je vais être accepté avec ma façon de fonctionner, et pas avec celui qui risque de me rejeter…
Ça lui permet de se soulager, de se vider d’une frustration, et de faire en sorte que l’autre aussi soit dépendant de nous…
Par exemple d’un enfant qui reste longtemps dans le foyer pour faire payer à ses parents ce qu’il pense être une dette envers lui ou pour assouvir une vengeance…
Le pire, c’est l’enfant devenu jeune adulte qui travaille, qui vit chez ses parents, et qui ne participe pas aux frais du foyer. Il joue sur la culpabilité des parents qui , si ils lui demandaient de l’argent, lui enlèveraient une partie de ses économies, qu’il pourrait utiliser pour justement être libre de quitter le foyer de façon confortable.
La co-dépendance c’est aussi pouvoir enchaîner, ne pas le laisser partir vers un autre, parce qu’on ne peut pas s’en passer.
Beaucoup de personnes co-dépendantes sont expertes dans la manipulation, ils manient le mensonge mieux que personne, et savent parfaitement comment agir pour retenir l’autre ou le faire culpabiliser.
En quelque sorte, elle dit à cet autre dont elle se sent si dépendante :
” Je ne peux pas vivre sans toi, et, si tu n’acceptes pas d’être tout à moi, j’en souffrirai terriblement…”
Et là on joue sur la corde de la culpabilité.
Parce que ce qui est terrible avec la dépendance, c’est qu’on sera capable de ne plus défendre nos propres valeurs, on sera capable de mentir pour suivre le raisonnement de l’autre, refuser totalement de faire vivre qui nous sommes, juste pour ne pas être rejeté.
Ou mentir quand on ne veut pas voir quelqu’un ou qu’on n’ose pas dire quelque chose à quelqu’un, de peur de lui faire du mal. Et là on est piégé dans notre croyance, qu’on a apprise de quelqu’un d’autre, et on est persuadé que c’est vrai.
Du coup on s’empêche d’être honnête et avec nous-même et avec l’autre.
Et on laisse l’autre avoir ce pouvoir sur nous, de nous rendre heureux ou malheureux…
Et il y a l’interdépendance, qui est la forme de dépendance que l’on devrait tous pouvoir cultiver, qui nous permet d’avoir un lien véritablement équilibré.
Chacun sait qu’il a besoin de l’autre , ou qu’il peut avoir besoin de l’autre ( avoir besoin c’est pas un gros mot, tant qu’on est dans l’équilibre ), chacun sait aussi qu’il peut être sollicité, et comme la confiance en soi, l’estime et l’amour de soi sont bien équilibrés, personne n’est déstabilisé quand l’autre dit non ou quand l’autre n’est pas là.
Ce n’est pas plus compliqué que ça.
L’interdépendance c’est l’intelligence relationnelle.
C’est avoir l’intelligence émotionnelle et relationnelle qui permet de vivre ensemble le plus facilement du monde.
Chacun est différent, chacun a ses envies et ses besoins, chacun peut exprimer sa demande (sans exigence) sans que ça pose le moindre souci de dépendance.
Et ce qui va être intéressant c’est que ça va marcher des deux côtés : pour ceux qui sont atteints et pour ceux qui reçoivent la dépendance de l’autre.
Parce que gérer la dépendance affective de l’autre, c’est aussi une épreuve.
Et si vous voulez une relation de couple vraiment harmonieuse, vous avez tout intérêt à apprendre comment développer cette interdépendance bienveillante et utile pour chacun.
Se libérer de cette illusion où l’on pense que l’on doit attendre l’autre, se libérer de cette impression de devoir être validé par l’autorisation de l’autre.
Comprendre que c’est vraiment cet état qui nous rend dépendant vous fera déjà faire un grand pas.
Arriver à comprendre qu’on doit absolument savoir gérer nos émotions pour ne pas en être dépendant et ne pas s’enfermer.
Tant que vous alimentez la dépendance affective d’une façon ou d’une autre, ni votre système relationnel, ni une relation ne pourra fonctionner.
Aucun des deux ne devrait avoir peur, et surtout aucun ne doit avoir peur d’être avec l’autre, car une relation ne doit absolument pas être étouffante, ni enfermante, elle doit au contraire libérer et épanouir, faire grandir.
C’est magnifique de vivre une relation amoureuse à deux.
Et aussi on ne doit pas avoir peur de ne pas être avec l’autre, on ne doit pas craindre d’être seul avec soi-même.
On doit travailler sur les blessures qui nous font croire que l’autre est soit mon sauveur, soit un bourreau.
Être seul avec soi-même est un état très enrichissant.
Pour ça, il y a deux chemins :
le 1er est d’avoir conscience de ce qu’on appelle les états du moi, parce que ça nous permet d’être toujours en équilibre dans une relation.
Les états du moi viennent de Éric Berne, un psychiatre qui a fondé l’analyse transactionnelle.
L’idée est d’avoir conscience que à la base on est tous dans le même état de bienveillance, mais que l’on navigue en permanence entre plusieurs états qui peuvent nous déstabiliser : même en tant qu’adulte on peut être dans un état de parent, un état enfant, et un état adulte, et qu’on va être aussi tour à tour, chaque jour, en position de victime, de sauveur ou de persécuteur. (Triangle de Karpman)
L’Enfant Intérieur
Avoir conscience de notre état d’enfant est très important car c’est lui qui va être responsable de nos états de peurs et c’est avec lui qu’on va se réfugier.
Vous avez entendu parler de la notion d’enfant intérieur.
C’est lui, cet enfant intérieur, qui est responsable de notre dépendance affective.
Parce que c’est lui qui a reçu nos blessures, et c’est cet enfant intérieur qui se manifeste quand vous avez à tout prix besoin de l’autre pour vous combler ou vous rassurer.
C’est quoi notre enfant intérieur…
C’est cette part d’enfant que l’on garde tous en nous, et qui s’exprime très souvent, et parfois qui prend une place trop importante dans nos vies.
Au point d’effacer la part d’adulte responsable, qui doit normalement vivre chaque jour avec nous et doit pouvoir s’exprimer librement.
Mais chez certains, cette part d’adulte n’arrive pas à s’exprimer normalement, car elle est constamment poussée par notre enfant intérieur, qui peut avoir été blessé et qui a peur, et qui va s’octroyer la plus grande place dans nos attitudes.
Donc il faut comprendre que cet enfant intérieur, il se manifeste pour la bonne cause, il est là pour nous protéger.
Notre enfant intérieur a aussi d’autres rôles, il est créatif et espiègle par exemple, mais il joue un rôle très important dans la dépendance affective.
Et notre enfant intérieur c’est bien celui qui veut être aimé, qui veut être dans les bras de sa mère, qui veut être dans le jeu et l’insouciance…et qui a peur le plus souvent, et qui empêche notre part adulte de prendre sa place…
Donc en laissant trop de place à nôtre enfant intérieur, quand on se laisse déborder par notre enfant intérieur, on laisse la place à la dépendance affective… logique
Donc le 1er chemin c’est avoir conscience des états du Moi et savoir équilibrer les temps où je dois être en état Adulte, en état de Parent ou en état d’Enfant.
Et c’est aussi pour ça qu’un travail sur la confiance et l’estime de soi est nécessaire, pour rassurer mon égo.
C’est le 2e chemin, apprendre à booster son estime, sa valeur, développer l’amour de soi et booster la confiance en soi.
Donc cet enfant intérieur je dois en avoir conscience, je dois comprendre ce qui a amené ses blessures, et je dois apprendre à ne plus en avoir peur de ces blessures.
C’est seulement une fois que j’aurai pu accomplir ce travail qui va me permettre de comprendre que c’est mon enfant intérieur qui prend la main quand je suis en dépendance, quand je vais comprendre que j’ai besoin de rassurer cet enfant intérieur, que je dois le prendre dans mes bras, et que j’ai besoin de me rassurer profondément en fait, c’est seulement quand j’aurai réalisé ce travail que je serai libéré de la dépendance excessive aux autres, ou à la nourriture ou à la cigarette, au sport ou à quoi que ce soit d’autre…
Et c’est un travail qui va vraiment me permettre de me montrer que je suis capable d’être moi-même, de m’épanouir, de sortir seul, d’aimer, de faire du sport, d’aller au ciné ou voir des amis…. Sans l’autre, sans excès, sans addiction…
Que je suis aussi libre d’avoir une relation et que cette relation ne m’enferme pas du tout, que je suis libre même au sein de ma relation, que l’autre ne m’empêche pas d’être mais que au contraire, ça me permet de me découvrir et de découvrir tellement de choses avec l’autre….
Je vous propose maintenant des exercices pour apprendre à mieux gérer votre dépendance et tenter de vous en libérer.