Qui ira, qui ira pas en classe pour la réouverture des écoles pendant le Covid-19? Le vrai danger de ce dé-confinement n’est pas là où vous l’attendez et les conséquences psychologiques seront terribles.
La pandémie Coronavirus Covid-19 a fait pencher le président Emmanuel Macron à confiner la population française pour contenir la propagation du virus. Pas de polémique à ce sujet, on y passerait des heures. Les chiffres du nombre de morts victimes du Coronavirus sont quotidiennement en baisse à ce jour, 6 mai 2020. Bien. Mais le choix de la reprise de l’école de cette façon n’est probablement pas la bonne, et je vous expose pourquoi.
Dé-confinement et mesures sanitaires drastiques dans les écoles
La sortie de confinement, le dé-confinement, est prévu à ce jour le 11 Mai. Il doit être progressif. On ne sait pas exactement comment ça va se passer et comment la population va réagir. La lutte contre les inégalités et l’obligation d’instruction s’imposant à tous, une rentrée de classe est proposée, et le libre choix est laissé aux parents. Mais comment va t on gérer les effectifs “admissibles”. Des enfants vont logiquement être refusés faute de places dans le respect des normes sanitaires obligatoires Covid-19. Le flou est assez grand ce matin, pour ne pas dire total, quant au choix de la reprise scolaire. Si j’ai bien compris, des règles strictes vont être appliquées et mathématiquement, tous les élèves ne pourront pas être accueillis.
Et c’est là où le gouvernement et les parents risquent d’exposer les enfants à un vrai danger psychologique potentiel quasi irréversible pour leur vie d’adulte.
Les maires des communes se tirent déjà les cheveux en pensant au casse-tête de l’accueil respectant la distanciation sociale pour les enfants, mais personnes ne pense aux conséquences psychologiques encourues par les jeunes enfants, et les conséquences de cette violence de rejet et d’abandon que l’enfant pourrait ressentir. Une circulaire gouvernementale détaille qu’une distanciation sociale devra être respectée au sein de l’établissement, et surtout dans les salles de classe, puisque les tables des élèves et le bureau de l’instituteur doivent être séparés d’au moins un mètre. Cette restriction s’avère difficile, voire impossible à appliquer tout en conservant un effectif complet d’élèves, l’accueil devra se faire en groupes de taille réduite, et de façon échelonnée au cours de la semaine afin de respecter les consignes sanitaires. Aucune consigne sur la marche à suivre n’est d’ailleurs précisée sur ce point, si ce n’est que “la capacité d’accueil” devra être “déterminée de manière à respecter les mesures sanitaires à appliquer”.
Une distance d’un mètre entre chaque élève devra ainsi être respectée dans tout l’établissement : à l’entrée de l’école par exemple, où les arrivées pourraient aussi se faire de façon échelonnée au cours de la matinée selon les classes pour éviter un attroupement. Ce sera aussi le cas pour les récréations, où les groupes ne seront pas mélangés, et les jeux au cours desquels on échange des objets évités.
A partir de là, comment va se faire le “choix” des enfants qui seront accueillis à l’école pour ce dé-confinement Covid-19..? Rien que de penser et d’écrire ce mot me fait bondir ! Puisque chacun ne peux pas être accueilli, qui et comment ce “choix” sera établi pour savoir qui ira en classe, et surtout qui n’ira pas…
Nous avons vu les vignettes dans les journaux tv, les enfants sont séparés de leurs copains, et ils ont envie de retourner en classe. Le Covid est “abstrait” pour la grande majorité d’entre eux. Ils ont envie de jouer dans la cour, de rigoler, de se toucher, de courir, de vivre tout simplement.
Rejet, abandon : Un vrai danger psychologique pour les enfants
Combien de parents vont choisir d’envoyer leurs enfants en classe ..? On ne sait pas. quelle est la capacité d’accueil dans chaque commune et dans chaque classe..? On ne sait pas… Pourquoi on va accepter Chloé et pas Louis..? On ne sait pas … Le casse-tête pour l’adulte est réel. Imaginez ce qui se passera dans la tête de l’enfant lorsqu’on lui dira que lui, il ne peut pas aller à l’école, mais que son meilleur pote, lui oui… Et on est censé lutter contre les inégalités sociales…
Pour moi, il doit y avoir une rentrée pour tous, ou pas de rentrée avant septembre, pour tous. Aucun enfant ne doit se sentir exclu !
Le danger psychologique de rejet et d’abandon pour les enfants est réel. Et les conséquences sur la vie de futur adulte son certaines et dramatiques. Les événements stressants survenant dans la famille affectent chaque enfant de manière différente et unique. Néanmoins, certaines situations provoquent des réactions de stress plus intenses, avec plus ou moins de conséquentes. Il a été démontré que la maltraitance de l’enfant à travers le stress modifie physiologiquement l’hippocampe et accroît le risque de suicide par exemple. L’enfant victime de mauvais traitements psychologiques, qui va grandir sans protection ni soutien thérapeutique sera confronté à la période de l’adolescence avec un manque extrême d’estime de soi et une image dégradée de qui il est.
Des conséquences dans la vie d’adulte
Si il s’est senti émotionnellement en situation d’humiliation, de rejet, de tromperie depuis l’enfance, c’est le meilleur moyen de consolider davantage ses conduites autopunitives et destructrices à l’adolescence. Toutes les décisions futures sont alors conditionnées par l’influence de cette maltraitance psychologique perçue. L’adolescent va s’engager dans des relations abusives avec les autres et sera plus facilement attiré par des activités illicites (consommation de drogue, l’alcool, la prostitution, les fugues…) un rejet de l’autorité et des actes délictueux ou criminels. C’est une conséquence connue et symptomatique d’abus émotionnels subis au cours de l’enfance.
Ces déséquilibres émotionnels laissent des traces à l’âge adulte. Beaucoup de personnes ayant subi des maltraitances psychologiques durant l’enfance sont souvent victimisées sur le plan émotionnel pendant leur vie d’adulte. Elles continuent à entretenir des relations abusives et font l’objet d’exploitation et d’abus par les autres. Leur mépris pour elles-mêmes les confirme dans ce rôle de victime « au service » des autres. Certains se transforment en adultes colériques, malveillant et agressifs. Cette violence psychologique envers les enfants est le résultat d’actions ou d’inactions de la part de personnes à qui l’enfant est censé faire confiance. Qu’elle soit de nature sexuelle, physique ou psychologique, c’est l’une des pires et des plus intrusives formes de stress et elle intervient directement dans la vie quotidienne de l’enfant, de manière continue ou imprévisible.
En ayant maintenant cette conscience, le choix d’une rentrée scolaire, qui est orientée, on le comprend aisément, par des raisons économiques, ce choix est-il vraiment judicieux et est-il prévu de la façon la plus respectueuse possible pour nos enfants ..? Il est clair que non !
L’argument du respect de l’égalité sociale est ici en miettes. Ce respect me semble impossible de la sorte. C’est absolument inhumain de de voir faire un “choix” du gamin qui ira à l’école ! Toi tu peux entrer, toi tu peux pas..! Comment l’enfant pourra t il décemment comprendre..? Les maires de beaucoup de commune demandent à minima un report de la date d’entrée en classe. Mais sincèrement, faire rentrer les enfants pour 15 jours, 1 mois ou à peine plus, pour permettre aux parents d’aller travailler, au risque d’exposer leurs enfants à la perception de rejet et d’abandon, aux conséquences terribles pour leur vie future, est-ce bien raisonnable, est-ce bien utile et respectueux de leur Être…? Je ne le pense pas.